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La vague
Le curé
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Reflets dans l'eau
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 Nocturnes

 J’aperçois tout au loin la ville et ses lumières,
 Qu’une étrange clarté dans le silence baigne.
 Il me semble ce soir, rien n’est plus comme hier,
 Et mon esprit blessé sur mes épaules saigne.
 
 La mer non loin de là fait entendre sa plainte,
 Unique et ténébreuse, son visage marine
 Qui blanchit et rugit dans une rage feinte,
 J’écoute sa rumeur, son humeur chagrine.
 
 Et la nuit m’engourdit de ses ombres funestes,
 Qu’aucun plaisir malin ne saurait déchirer,
 Qu’aucun regard malsain, qu’aucun insane geste,
 Ne saurait plus que moi maintenant désirer.
 
 L’espace se morfond, pleurant notre misère,
 La mer s’est approchée en quête de rivage,
 J’ai marché vers son cœur, épousant son mystère,
 Epuisante maîtresse, où plongent les nuages.
 
 La nuit s’étend sans bruit et part à la dérive,
 Sur le sable mouillé, je dessine à la craie
 Quelques bateaux fanés échoués sur la rive,
 Qui sommeillent penchés, à tout jamais ancrés.
 
 L’étrave dans l’estran, nous humons l’air du large,
 Vieux compagnons blasés de voyages lointains,
 Complices de toujours, toujours dehors des marges,
 Qui attendent sans heurt qu'arrive le matin.
 
 Je marche sur la grève et me gave d'embruns,
 La terre et la mer font enfin cause commune
 M'offrant les ténèbres, pas à pas, brin à brin.
 Ce trésor incertain c'est toute ma fortune
 
   J'aperçois sur ma peau les reflets de la vie,
 La barque de mon rêve approche enfin du port
 Attendre peu de temps, que coule l'eau de vie,
 Ce nectar si coquin, que je bois sur ton corps.
 
 Nocturnes. Et si j'étais vampire ?