L'écume des lettres      Proprièté familiale depuis 1995
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Abstraction - Métonymie qui désigne un objet ou un phénomène par une qualité abstraite
"Il avait l'impression de n'être qu'une petite transparence gélatineuse qui tremblotait sur la banquette d'un café." (J.-P. Sartre)

Abyme (mise en-) - procédé qui consiste à répéter (parfois à l'infini) un élément à l'intérieur d'autres éléments similaires au premier. Ainsi, les «poupées russes», emboîtées les unes dans les autres créent une mise en abyme, de même que deux miroirs situés l'un en face de l'autre qui se renvoient leur reflet à l'infini.
Les Faux-Monnayeurs est un roman construit sur une mise en abyme puisque un personnage d'écrivain, est présenté en train d'écrire un roman intitulé Les Faux-Monnayeurs, qui a pour personnage principal un romancier.

Accumulation - Se traduit par une énumération d'éléments appartenant à une même catégorie (de même nature et/ou de même fonction grammaticales) et qui crée un effet de profusion. Elle est une figure de style très employée et l'une des plus connues, très proche de l'énumération.
"Elle centre, elle aligne, elle justifie, elle paragraphe, elle tabule, elle mémorise... et tout ça sur un grand écran."(Olivetti)

Allégorie - Composition symbolique faite de plusieurs éléments qui forment un ensemble cohérent et renvoient terme à terme au contenu signifié. V. métaphore filée.
La Mort, lorsqu'elle est représentée comme un squelette armé d'une faux.

Alliance de mots, oxymore - Qui opère des rapprochements qui peuvent paraître inattendus, tout le monde connaît le "Hâtez vous lentement" de Boileau, "Cette obscure clarté qui tombe des étoiles" de Corneille ou encore "la gaieté si triste" de Molière dont parlait Musset. Souvent il s'agit d'un rapprochement d'un mot concret et d'un mot abstrait, on l'appelle alors Zeugma "Enfermée dans sa chambre et dans sa surdité" (R.Martin du Gard), "Mme Caron, en chair, en os, et en fureur"(Guimard)
Allitération - Répétition de sons identiques dans une suite de mots.
"Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant D'une femme inconnue et que j'aime et qui m'aime." (P. Verlaine)

Allusion - Procédé fréquent de la satire, de la comédie, ou de la fable qui consiste à faire germer dans l'esprit du lecteur ou de l'auditeur l'idée d'un fait ou d'une personne...dont on ne parle pas expréssement.
Anacoluthe - C'est une rupture brutale, hardie, dans la construction syntaxique de la phrase : Ce procédé mal maitrisé pouvant n'être qu'une incorrection syntaxique pour un anonyme...
"Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que viens de raconter" (La Fontaine XI,8)

Anadiplose - procédé par lequel le dernier mot d'une proposition ou expression est utilisé (phonétiquement ou absolument) comme premier mot de la deuxième proposition, et ainsi de suite, selon le schéma : ----A, A----B, B----C, etc.
1) J'en ai marre, marabout, bout de ficelle, selle de cheval, etc.
2) Le néant a produit le vide, le vide a produit le creux, le creux a produit le souffle, le souffle a produit le soufflet et le soufflet a produit le soufflé. (Paul Claudel, Le Soulier de satin)

Analepse - Elle correspond à un retour en arrière, au récit d'une action qui appartient au passé. Il consiste à raconter après-coup un événement. On peut également parler de flashback pour exprimer cette idée, mais le terme de flashback ne s'utilise qu'à propos de cinéma ou de bande dessinée.
Analogie - Structure dans laquelle l'ordre des mots reproduit quelque chose du sens de l'énoncé.
"Mais l'autobus tourne en rond. Il passe et repasse devant la place. Il tourne et tourne." ( S.D.)

Anaphore - Structure dans laquelle un même mot commence les propositions ou les phrases.
"Quand les fils de novembre nous reviennent en mai
Quand la plaine est fumante et tremble sous juillet
Quand le vent est au rire quand le vent est au blé
Quand le vent est au sud écoutez-le chanter." (J. Brel)

Antanaclase - L'antanaclase (substantif féminin), du grec anti (contre) et anaklasis (répercussion) est une figure de style qui consiste en une répétition d'un mot ou d'une expression en lui donnant une autre signification également reçue mais toujours de sens propre. C'est une figure de la polysémie qui vise un effet humoristique, proche du jeu de mots. Elle est très proche de la paronomase et surtout de la syllepse de sens. Il existe l'antanaclase elliptique (proche du zeugma) qui est une tournure de phrase dans laquelle un mot est utilisé une seule fois (elliptique) mais avec deux sens différents. L'annomination est une variante de l'antanaclase.
" La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale.", "C'était sale au sens propre"

Antilogie - Voir oxymore
Antiparastase - L’antiparastase (substantif féminin), du grec anti ("contre") et parastase ("preuve"), soit "contre-preuve", est une figure de style rhétorique qui consiste à, face à un reproche ou à une critique, non seulement à ne pas nier le grief mais en plus à assumer sa position, parfois jusqu'à l'exagération.
"Le mérite de ce livre passionnant est d'accepter de ne pas dévoiler toutes les énigmes de ce peintre si mystérieux»

Antiphrase - Elle consiste à exprimer, souvent de manière ironique, le contraire de ce qu'on veut dire et faire comprendre : C'est remarquable (=c'est mauvais), c'est un succès ( =un échec)
Antithèse, alliance d'idées - Consiste en un rapprochement, à l'intérieur d'une structure syntaxique binaire et équilibrée, de deux termes de même nature qui s'opposent sémantiquement.
"Tout lui plaît et déplaît, tout le choque et l'oblige. Sans raison il est gai, sans raison il s'afflige" - Boileau, Satires

Antonomase - Figure consistant à remplacer un nom par l'énoncé d'une qualité propre à l'objet ou à l'être qu'il désigne : Les Quarante pour l'Académie Française.
Nom propre traité comme un nom commun ou un adjectif : C'est un Adonis.

Aphérèse - Suppression de l'initiale d'un mot.
Bus pour autobus.

Apocope - Suppression de la finale d'un mot.
Prof pour professeur.

Apostrophe - Elle consiste à s'adesser à une personne, présente ou non, voire même à une chose personnifiée. Ce procédé est fréquemment utilisé chez les poètes et les orateurs. "Ô mes lettres d'amour, de vertu, c'est donc vous !" (Hugo)
Asyndète - Comme l'ellipse, elle supprime des mots et en particulier les mots de liaison comme les conjonctions, on remarquera alors l'emploi des propositions dites juxtaposées : "Il demandent un chef, je me nomme, ils se rendent" (Corneille)
Attelage - Voir Zeugma
Calembour - Jeu de mots fondé sur une similitude de sons recouvrant une différence de sens.
Shell que j'aime.

Calligramme - Structure poétique dans lequel les mots sont disposés de façon à former une figure, un dessin..
catachrèse - Lorsque le terme métaphorique est accepté dans le langage commun comme un terme propre ("figure éteinte") il devient le seul terme convenable pour désigner l'objet.
Les ailes du moulin. La plume du stylo

Chiasme - Elle supprime des mots jugés inutiles,elle donne du relief au style. On peut la rencontrer dans des propositions indépendantes, principales, ou subordonnées : Dix heures du matin, pas un souffle d'air (A. France)
Chosification - Voir réification
Circonlocution - Phrase qui, traduisant un embarras réel ou simulé, allonge l'expression tout en l'obscurcissant. (V. périphrase)
"Nous avons l'honneur de vous informer que votre candidature, qui a retenu toute notre attention, ne figurera pas cette année parmi celles que nous considérons comme devant être réservées en priorité." (Suhamy)

Comparaison - Procédé que l'on retrouve aussi bien dans la langue parlée avec ses clichés, que dans la langue écrite, voir les comparaisons d'Homère. La comparaison devrait tendre vers la recherche de l'effet et fuir le cliché."Le rire de Cléopâtre est frais comme la pluie"(t'Sersteven)
Concession - Qui accorde à l'intercoluteur un avantage provisoire, pour mieux contre attaquer, elle utilise souvent des tournures qui annoncent toujours un mais Je vous concéde que...mais, admettons que...mais...
Contrepèterie - Interversion des lettres ou des syllabes d'un ensemble de mots spécialement choisis afin d'en obtenir d'autres dont l'assemblage ait également un sens, de préférence burlesque ou grivois.
"Il vaut mieux un tapis persan volé qu'un tapis volant percé." (Goscinny)

Correction - Qui renforce l'idée en faisant mine de la corriger : "C'est peu de dire aimer, Elvire : je l'adore" (Corneille) "Etrangère, que dis-je, esclave en Epire" (Racine)
Crase - Contraction de deux syllabes en une.
"Mame Foucolle [= Madame]". (Queneau)

Diaphore - La diaphore est la répétition d'un mot dans un sens différent. On parle aussi d'antanaclase.
"Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point."(Pascal, Pensées)

Diérèse - Dissociation des éléments d'une diphtongue.
"Patience, je demande à vohar." (Queneau)
Li-ion pour lion

Disjonction - Voir Asyndète
   
Dissonance - Mélange des tons, des registres de langue. Mélange disparate de divers tons dans le style.
"Mon cher lecteur, pardonnez-moi la propriété de cette expression ; et convenez qu’ici comme dans une infinité de bons contes, tels, par exemple, que celui de la conversation de Piron et de feu l’abbé Vatri, le mot honnête gâterait tout." (Diderot, Jacques le Fataliste)

Dorica castra - Voir Anadiplose
Dubitation - Sorte d'interrogation, où le personnage troublé, incertain, se pose toutes sortes de questions : "Où suis je? qu'ai je fait ? que dois je faire encore ? Quel transport me saisit ? Quel chagrin me dévore ?" (Racine)
Elision - Suppression de la finale d'un mot.
"La gueul' d'un bonz' qui n'm' revient qu'à moitié." (Jarry)

Ellipse - Elle supprime des mots jugés inutiles,elle donne du relief au style. On peut la rencontrer dans des propositions indépendantes, principales, ou subordonnées : "Dix heures du matin, pas un souffle d'air" (A. France)
Enjambement - Construction qui rejette la fin d'un vers au début du suivant.
"Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote. Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte; Maintenant dit : Je suis Autrefois.
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !" (Ch. Baudelaire

Enumération - Enoncé une à une des parties d'un tout.
"Adieu veau, vache, cochon, couvée." (J. de La Fontaine)

Epanalepse - Consiste à reprendre littéralement un segment de phrase, un groupe de mots ou un terme. L'épanalepse est une répétition simple qui désigne un ensemble de figures secondaires caractérisées par des répétitions de termes ou de groupes de mots dans le même membre de phrase selon le schéma : A, A ______
"Le temps s'en va, le temps s'en va, ma Dame"(Pierre Ronsard) est une épanalepse simple "Songe, songe, Céphise, à cette nuit cruelle... " (Jean Racine)

Epanorthose - Revenir sur ce qu'on ce qu'on dit pour l'adoucir, le renforcer, ou se rétracter : "Entendons nous bien... je n'ai pas voulu dire...."
Epiphore - Répétition d'un même mot à la fin de plusieurs propositions qui se suivent pour obtenir un effet de renforcement ou de symétrie. "Avec une
stupeur désolée, il constatait que même sans Lucio Predonzani, le monde continuait à tourner comme avant; que le soleil se levait et se couchait comme avant, comme avant les domestiques secouaient leurs tapis le matin, les trains fonçaient, les gens mangeaient et s'amusaient, et la nuit les garçons et les filles s'embrassaient, debout, contre les grilles sombres du parc, comme avant. " (D. Buzzati)

Euphémisme - Sorte d'antiphrase, réputée sans ironie, ou sans cruauté et qui consiste à atténuer une idée pénible."Elle a vécu, Myrto, la jeune tarentine" (Chénier). L'euphémisme emprunte souvente le tour négatif (il n'est pas trés malin = il est idiot, elle n'est pas bien = elle est malade)
Exclamation - Proche de l'apostrophe, mais plutôt un cri, l'expression d'une émotion : "Ô nuit désastreuse, nuit effroyable où retentit tout à coup comme un éclat de tonnerre...."(Bossuet).
Gradation ascendante - Disposition des termes selon une importance croissante.
"Va, cours, vole, et nous venge." (P. Corneille)

Gradation descendante - Disposition des termes selon une importance décroissante.
la célèbre loi du Talion est un exemple de gradation descendante : "œil pour œil, dent pour dent"

Harmonie imitative - Evocation du son produit par la chose signifiée. (Voir allitération)
"Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ?" (J. Racine)

Hendiadyn, hendiadys - Deux mots compléments sont coordonnés.
"Penché sur l'onde et sur l'immensité." (V. Hugo)

Hiatus - Rencontre de deux sons vocaliques produisant un effet disgracieux.
J'arrivai ici hier.

Homéotéleute - Répétition d'un son ou d'un groupe de sons à la finale de plusieurs mots successifs.
Au delà, dans tout le reste de l'Uni-park, il y avait cette rumeur de foule qui s'amuse
et cette clameur de charlatans et tabarins qui rusent
et ce grondement d'objets qui s'usent.

Homonymie - Identité de prononciation (homophonie) ou de graphie (homographie) entre deux ou plusieurs mots.
"Les fils électriques, les fils à papa, que vouliez-vous que je fisse... "

Hypallage - Déplacement d'un épithète auprès d'un mot qu'il ne détermine pas ou accord grammatical d'un adjectif avec un autre nom que celui qu'il complète logiquement.
"Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire." (A. de Lamartine)

Hyperbate - Consiste à intervertir l'ordre naturel des mots, ou des propositions. Elle sert à mettre en relief les éléments ainsi inversés ; en rhétorique, nous retrouvons aussi parfois le terme équivalent d'anastrophe. Quant à la synchyse, c'est une hyperbate encore plus travaillée, qui rend le texte presque hermétique.
Hyperbole - C'est le contraire de la litote, elle consiste à exagérer l'expression, elle est pléthore dans la langue parlée(attendre cent sept ans,je meurs de faim...), on la rencontre aussi dans la langue littéraire, très prisée des poètes "Ils donnèrent aux murs l'épaisseur des montagnes" (Hugo)
Hypocorisme - Figure surtout morphologique par laquelle on manifeste de l'affection par des diminutifs ou des appellations apparemment dépréciatives.
Petit brigand,gros nigaud,crème d'andouille.

Hypotypose - Consiste à décrire une scène de manière si vive, si énergique et si bien observée qu'elle s'offre aux yeux avec relief et les couleurs de la réalité.
Image - Terme générique désignant les comparaisons et les métaphores.
Imprécation - Sorte d'apostrophe aussi mais plus véhémente et accompagnée de malédiction.: "Rome l'unique objet de mon ressentiment ! Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore" (Racine)
Interrogation - Elle consiste à poser des questions à un ou plusieurs interlocuteurs, partisans ou adversaires, qu'ils soient présents ou non, parfois même à des objets. L'auteur ou un personnage peut aussi s'adresser à lui même et s'interroge. "Objets inanimés, aveez vous donc une âme"(Lamartine)
Inversion - Procédé qui est fréquemment utilisé dans la poésie classique : "De ce palais j'ai su trouver l'entrée" (Racine)
Ironie - Arme redoutable, qui dit le contraire de ce que l'on veut faire entendre, arme satirique, que certains ont pu pousser jusqu'au sarcasme comme Voltaire.
Isocolie - Equilibre rythmique entre les différents constituants d'une phrase. (Wikipedia). Ces membres égaux sont appelés isocolons par Dupriez.
Kakemphaton - Le kakemphaton est un calembour involontaire. Il est parfois difficile de savoir si le jeu de mots a été réalisé involontairement ou non.
« Vous me connaissez mal : la même ardeur me brûle / Et le désir s'accroît quand l'effet se recule » : elle désire s'accroît, quand les fesses reculent - Corneille, Polyeucte. « Je sortirai du camp, mais quel que soit mon sort, / J'aurai montré du moins comme un vieillard en sort. » : vieil hareng saur, Adolphe Dumas, Le camp des Croisés1.

Litote - Consiste a dire peu pour signifier beaucoup, contrairement à l'euphémisme (qui atténue les choses désagréables), la litote atténue des faits agréables, mais comme l'euphémisme emprunte facilement le tour négatif (ce n'est pas mal =c'est bien) et qui ne connaît le célébre aveu de Chimène à Rodrigue "Va je ne te hais point"
Métaphore - Qu'on appelle aussi Image, est une comparaison abrégée ( le mot subordonnant est omis) où le passage du sens propre au sens figuré est déjà une métaphore. Ce procédé donnant de la vie et de la couleur au style. "La locomotive cracha un juron de fumée" (Troyat), "Les vipéres de sa chevelure se tordaient sur sa tête" (A.France).
Métaphore filée - Construction cohérente au long de laquelle dans un même texte, une même image sert de thème conducteur développé de façon prévue et imprévue. Voir allégorie.
"La plus belle des formes rondes de juin est celle de la nuit de la Saint-Jean. Elle glisse lentement sa lumière tout autour de l’horizon. Peut-être est-ce la bague nuptiale du printemps et de l’été." (Marie Gevers, Plaisir des météores)

Métaplasme - Cet hyperonyme désigne tous les procédés qui altèrent le mot par adjonction, suppression ou inversion de sons ou de lettres. Voir aphérèse, syncope, apocope ou élision, diérèse, métathèse, paragoge, synérèse.
Métathèse - Déplacement de lettres ou de sons.
La moitié ed la France.

Métonymie - Est un glissement de sens dans diverses directions, elle prend le nom de synecdoque quand on étend ou qu'on restreint le sens, et qu'on passe : De l'espèce au genre : Le temps des cerises = des fruits, ou du genre à l'espèce : Les mortels = les hommes) Du tout à la partie (cirer le salon =le parquet du salon ou de la partie au tout (cent voiles = cent bateaux) Du nombre précis à un nombre imprécis (répéter cent fois, attendre cent septans, trente six chandelles) Du singulier au pluriel (le français est dit on plus gai que l'italien = les français, les italiens) de la manière à l'objet qui en est tiré ("Grenade et Aragon tremblent quand ce fer brille" fer =épée - Corneille)
   
Mot-valise - néologisme créé par fusion de deux mots aisément identifiables dont, le plus souvent, la finale de l'un est identique ou presque à l'initiale de l'autre.
Un microcodile. (micro + crocodile)

Obsécration - Sorte d'apostrophe avec une idée de bénédiction ou de prière et que l'on adresse soit à une ou plusieurs divinités, soit à une ou plusieurs personnes. "Souviens toi de ton père, Achille
Onomatopée - Mot formé par un procédé phonétique, interjection ou mot formé par redoublement de syllabes .
Chlourpss, gloups

Oxymore / Alliance de mots - Antithèse paradoxale, association de termes qui rend une fine nuance de la pensée au moyen d'une expression en apparence contradictoire.
" Nous parlons en silence D'une jeunesse vieille."(J. Brel)

Oxymoron - Voir oxymore
Palinodie - Où l'on brûle ce que l'on a adoré (ou l'inverse).
Parabole - Récit allégorique chargé d'une leçon morale ou religieuse
(La parabole du bon Samaritain. Evangile selon Luc, 10, 25-37)

Paradoxe - Formulation d'une pensée qui paraît illogique ou contraire aux données de l'expérience ou immorale, et qui pourtant contient une vérité piquante et éclairante.
Le soupir d'une jolie fille s'entend plus loin que le rugissement d'un lion. (Proverbe)

Paragoge - Métaplasme formé par l'addition d'un phonème à la fin d'un mot..
"Quatre mots seulement ; Après, ne me réponds qu'avecque cette épée."(Corneille, le Cid)

Parallèle - Qui se double souvent d'une antithèse.
Parallélisme - Consiste en la répétition d'un segment phrastique semblablement construit et d'une longueur similaire ; la figure se fonde donc principalement sur la juxtaposition et sur la coordination de deux syntagmes, de deux phrases ou de deux vers semblablement construits.
"Dieu aima les oiseaux et inventa les arbres.
L’homme aima les oiseaux et inventa les cages." (Jacques Deval)

Parastase - ?
Parataxe - Construction caractérisée par l'accumulation de phrases juxtaposées. (voir disjonction).
"Je suis là, je la suis, Je n'ose rien pour elle..." (J. Brel)

Paronomase - Rapprochement de mots paronymes = très proches par le son mais de sens différents : honneur / horreur.
"qu'ils aillent offrir au champ d'horreur Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître" (J. Brel)

Périphrase - Elle consiste à employer plusieurs mots à la place d'un seul, on doit en user avec parcimonie pour éviter les clichés (la reine de la nuit =la lune), le grotesque de la préciosité (les chers souffrants = les pieds, les trônes de la pudeur = les joues). Elle se doit d'être évocatrice (la dame au nez pointu=la belette, la gent trotte menu =les souris)
Personnification - Métaphore par laquelle un objet est considéré comme animé, un animal comme une personne.(contraire : réification.
Et passent les cocotiers qui écrivent des chants d'amour (...)"

Pléonasme - Ne se justifie guère que dans un souci d'insistance : "Je l'ai vu, dis je, de mes propres yeux vu, ce qui s'appelle vu" (Molière) cependant il faut fuir les pléonasmes nés de la néglignece si fréquents dans la langue parlée ! (Monter en haut, prévoir d'avance...)
Polysyndète - Repose sur un mode de liaison consistant à mettre une conjonction de coordination au début de chacun des membres de la (ou des) phrase(s), le plus souvent alors qu'elle n'y est pas nécessaire. Il s'agit d'une figure de style qui permet de ralentir le rythme de la prosodie, ou de lui donner un air solennel. Elle est l'inverse de l'asyndète (absence de liens de coordination).
"Et son bras et sa jambe, et sa cuisse et ses reins,
Polis comme de l'huile, onduleux comme un cygne,
Passaient devant mes yeux clairvoyants et sereins;
Et son ventre et ses seins, ces grappes de ma vigne...(Charles Baudelaire, Les Bijoux)

Prétérition - Figure par laquelle on déclare passer sous silence une chose, une idée dont on parle cependant par ce biais. Procédé fréquent chez les orateurs : Je ne vous parlerai pas.... Il demandent un chef, je me nomme, ils se rendent (Corneille)
Prolepse - Réfutation d'une objection que l'on émet soi-même.
Prosopopée - Qui prête vie à des objets,à des bêtes, ou la parole aux morts ou aux absents.
La Ballade des Pendus de François Villon.

Question oratoire, pseudo interrogation - Enoncé qui transmet des certitudes sous forme de questions posées à un auditoire que l'on suppose acquis à l'avance.
"Sans amour, sans amour
Qu'est-ce que vivre veut dire ?" (J. Brel)

Réification - Métaphore par laquelle un être animé est traité comme un objet; une personne comme un animal ou un objet.(contraire : personnification)
"Laisse-moi devenir
L'ombre de ton ombre
L'ombre de ta main
L'ombre de ton chien. (J. Brel)

Répétition - Redite, retour de la même idée, du même mot ou groupe de mots. (Voir accumulation, allitération, anaphore, épiphore, pléonasme.)
Réticence - Elle consiste à interrompre une phrase commencée mais de façon à permettre à l'auditeur, ou au lecteur, de déviner la suite, c'est un procédé fréquent dans l'expression de la colère ou de la menace. "Je devrais sur l'autel où ta main sacrifie Te...Mais du prix qu'on m'offre il faut me contenter" (Racine) NB : La comparaison, l'antiphrase, la litote, l'hyperbole, peuvent être considérées aussi comme des figures de raisonnement.
Syllepse - Elle consiste à faire l'accord selon le sens et non selon la grammaire : "La plupart des brebis dormaient pareillement" (La Fontaine)
Symbole - Elément ou énoncé descriptif ou narratif susceptible d'une double interprétation sur le plan réaliste et sur le plan des idées.
"Brûler d'une possible fièvre
Aimer jusqu'à la déchirure..." (J. Brel)

Symploque - Figure de style où les mots ou groupes de mots commençant une phrase et ceux-là terminant sont repris au début et à la fin de la phrase suivante de sorte qu'il y a un entrelacement de répétitions.
C'est un emploi simultané de l'épiphore (répétition de mot en fin de phrase) et de l'anaphore (répétition de mot en début de phrase). Elle peut se schématiser ainsi : A_____B / A_____B

"Qui est l'auteur de cette loi ? Rullus. Qui a privé du suffrage la plus grande partie du peuple romain ? Rullus. Qui a présidé les comices ? Rullus.» (Cicéron, Le Grand Larousse du XXe siècle)

Syncope - Suppression d'une partie intérieure du mot.
"B'soir Msieurs Dames."(R. Queneau)

Synecdoque - Extension du sens d'un mot, utilisation de la partie pour le tout, de la matière pour l'objet, du pluriel pour le singulier, du nom propre pour le nom commun, du nom commun pour le nom propre. (Plusieurs auteurs assimilent la synecdoque à la métonymie.)
"Et puis il y a la toute vieille Qu'en finit pas de vibrer Et qu'on n'écoute même pas [...] Ce que ses pauvres mains racontent."(J. Brel)

Synérèse - Prononciation groupant en une seule syllabe deux voyelles contiguës d'un même mot. (Voir métaplasme).
Août prononcé [ut] au lieu de [a-ut]

Tactisme - Voir analogie
Trope - Hyperonyme désignant les divers procédés de figuration", "l'ensemble des procédés qui consistent à remplacer le mot propre par un autre qui y a quelque rapport." (Dupriez)
Trope communicationniel, double énonciation - Ce procédé consiste à feindre d'adresser un énoncé à quelqu'un d'autre que celui auquel on le destine véritablement.
Dans "La femme du boulanger" de Marcel Pagnol, le mari trompé fait des violents reproche à la chatte Pomponnette qui s'est absentée du domicile, mais se montre plein d'attention pour sa volage épouse qui en est bouleversée.

Vers brisés - Création d'un double discours. Le premier apparaît lorsqu'on lit le texte de manière continue; le second, caché, lorsqu'on lit un vers sur deux, le premier mot de chaque vers ou la première partie du vers.
Par les plus grands forfaits j’ai vu troubler la terre.
sur le trône affermi, le roi sait tout dompter.
Dans la publique paix l’amour seul fait la guerre :
C’est le seul ennemi qui soit à redouter.
(Voltaire, Zadig)

Zeugma - Un terme concret et un terme abstrait sont compléments d'un même mot.(Voir syllepse)
"Tout jeune Napoléon était très maigre et officier d'artillerie plus tard il devint empereur alors il prit du ventre et beaucoup de pays." (J. Prévert)

Zeugme - Voir zeugma