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      La plage  
Entre les années 1865 et 1899, la région de la Kolyma a fait l’objet d’expéditions hydrographiques, archéologiques et géographiques. A partir de 1900, les zones côtières de la région de Magadan ont été étudiées par la Société de géographie (branche Khabarovsk), Magadan n'était qu’un petit village de baraques de pêcheurs qui profitaient des eaux particulièrement poissonneuses, dans des conditions de vie parfois extrêmes. Dès 1912 la baie de Volchok bay a été renommée Nagaevo Bay et a vu les premières expéditions géologiques officielles afin d’évaluer ses ressources minières. La construction datée du village de Magadan en tant que tel a vraiment commencé en juin 1929 avec l’arrivée dans la baie du vapeur Henri Rivière chargé d’hommes, de matériels, et de matériaux.

A partir de février 1932, sous la houlette d’Edouard Berzine, nommé personnellement par Staline, et chef depuis 1931 de la Dalstroï (Société de Construction des Routes et de l'Industrie dans la région de la Haute Kolyma), la ville va voir transiter des centaines de milliers de déportés de tous pays. Des prisonniers destinés à extraire les métaux précieux des montagnes, et à périr dans les camps de travail redoutables en raison des conditions hivernales extrêmes qui y régnaient. Varlam Chalamov dans les récits de la Kolyma décrira l’enfer du Goulag (Direction principale des camps de travail), tout comme Pavel Galitsky, eux qui n’auront vu de la ville, que son port et la route qui menait aux camps.

Une route appelée route des os en raison du nombre de prisonniers qui y moururent lors de sa construction : les cadavres furent incorporés directement dans la chaussée. Quelques-uns ont survécu qui sont restés célèbres, comme le Jazzman Eddie Rosner ou l’écrivain Alexandre Soljenitsyne qui a dénoncé l’univers carcéral des camps soviétiques dans son livre l’Archipel du Goulag… Un monument mémorial bâti sur une colline dominant la ville Le masque du chagrin, rend hommage aux victimes de cette période.

La plage
Magadan avec sa région, va passer en une dizaine d'années de quelques centaines d’habitants (700 recensés en 1926) à plus de 152 000en 1939, et autour de 500 000en 1989, pour se stabiliser dans les années 2010 autour de 150 000. (96 000 pour la ville uniquement)

Ludmila Derjavine dans ses mémoires, Volchitsa (la Louve) fera une description éprouvante et vécue de Magadan et de ses proches environs où elle était exilée de 1923 à 1954.En 1939 la ville reçoit le statut de cité, et devient en 1953 le centre de la plus grande région Russe en terme de territoire. Son déclin commence en 1953 après la mort de Staline et la fermeture des camps de la mort décidée par Khrouchtchev, pour finir en 1989 avec l’éclatement de l’Union Soviétique. La région est riche en ressources de toutes sortes, or, argent, cuivre, étain, tungstène, mercure, pétrole, antimoine…

Elle est divisée en 8 districts, 34 villes, 33 administrations rurales, 1 ville sous juridiction régionale, et 1 ville sous juridiction du district. La grande ville la plus proche est Iakoutsk à 2200 km, reliée à Magadan par une route à une voie souvent impraticable. La cité de Magadan (District fédéral extrême-oriental) en est donc le centre régional depuis 1953.

Elle est aujourd’hui un port important normalement libre de glace de mai à décembre sur la mer d’Okhotsk. Ses mines d’or, une distillerie, des usines de pâtes et de saucisses, la construction navale et la pêche sont ses principales activités économiques. La ville possède également un aéroport, une église orthodoxe somptueuse récente, et une petite église catholique datant de 2002 dans laquelle une chapelle est dédiée à la mémoire des victimes.

Par ailleurs, Magadan est la seule ville de Russie à posséder le même nom qu'une ville mentionnée dans la Bible (Matthieu 15:39).