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 La neige

 J'avais recouvert son corps nu de feuilles mortes,
 M'enfonçant dans la nuit, caché dans mon manteau.
 Je m'éloignais rapidement du boqueteau.
 Un bien triste destin que mourir de la sorte.
 
 Comme elle était jeune pourtant, combien jolie,
 Son visage était pur, tel la source sauvage,
 Ses grands yeux tout perdus, à d'immenses rivages.
 Sa bouche avait fini d'enflammer ma folie.
 
 Quand je l'avais surprise elle faisait un fagot,
 Elle avait sursauté, s'était dressée, fière,
 Dans l'une de ses mains, enserrant une pierre,
 Mais j'étais fasciné, figé dans mes sabots.
 
 La neige qui tombait dans la nuit grandissante
 Avait autours de nous comme dressé la couche,
 J'avais bondi sur elle et j'avais pris sa bouche.
 Et nous avions fondu dans l'ombre envahissante.
 
 J'étais loin maintenant, perdu dans la tempête,
 Chaque heure qui passait enfouissait mon forfait,
 Premier et dernier amant de ce corps parfait,
 Qui servirait bientôt pour nourrir d'autres bêtes.